L’église de Maissin, dédiée à Saint Hadelin, se dresse depuis 1856 au centre du village, sur la commune de Paliseul. Elle remplace un édifice plus ancien aujourd’hui disparu. Construite dans un style néo-roman, elle présente une nef unique précédée d’un avant-corps massif, avec des baies en plein cintre et une tour intégrée, conférant au bâtiment une silhouette sobre, solide et harmonieuse.
Le mobilier liturgique date de 1871, mais ce sont surtout les vitraux qui frappent le visiteur par leur charge symbolique. En 1932, huit vitraux sont installés dans la nef pour commémorer les victimes de la Première Guerre mondiale. D’autres suivront : un vitrail dédié à Saint Hubert en 1939, puis deux superbes verrières du chœur signées Louis-Marie Londot en 1954.À l’entrée de l’église, dans le porche, on peut voir un morceau de tronc de hêtre gravé par un soldat français, Henri Ollivier, le 21 août 1914. Ce fragment émouvant d’arbre témoigne du passage des troupes et de la gravité des événements survenus à Maissin à la veille de la bataille.
L’église de Maissin abrite également un orgue remarquable, construit en 1953 par le facteur allemand Alfred Führer. Cet instrument, à traction mécanique, est l’un des tout premiers orgues positifs installés en Belgique après la Seconde Guerre mondiale. Il illustre un renouveau liturgique et esthétique dans les années 1950.
Maissin fut durement touché dès le début de la Première Guerre mondiale. Les 22 et 23 août 1914, lors de la bataille des Frontières, les combats entre troupes françaises et allemandes firent de nombreuses victimes. Le village fut partiellement détruit, incendié, et plusieurs rues portent encore aujourd’hui le nom d’officiers français tombés sur place.Les habitants qui perdirent leur maison furent relogés dans de petites bâtisses en briques dès 1915, formant un hameau temporaire dans le tissu villageois.
À proximité directe de l’église se trouve un cimetière militaire unique : la nécropole franco-allemande de Maissin. Créée par les Allemands pendant la guerre, elle regroupe 795 tombes de soldats tombés lors des combats d’août 1914 : 282 Français et 513 Allemands.En son centre s’élève un calvaire breton du XVIe siècle, importé du village du Tréhou (Finistère) et érigé en 1932 en hommage aux soldats bretons tombés sur place. Le poète belge Thomas Braun, proche de Maissin, participa à la cérémonie officielle de transfert de ce monument.
Plus qu’un simple édifice religieux, l’église Saint-Hadelin est un lieu profondément ancré dans l’histoire locale et nationale. À travers son architecture, ses vitraux, son orgue et ses objets mémoriels, elle raconte à la fois la foi d’un village et sa résilience face aux épreuves de l’histoire. Aujourd’hui encore, elle reste un lieu de prière, de souvenir et de transmission.