Sur la place communale de Paliseul s’élève une œuvre monumentale qui attire immédiatement le regard : la Hache, sculpture réalisée par Jean-Paul Couvert, artiste né à Corbion en 1958. Peintre, sculpteur et marchand de tabac, Couvert est avant tout un enfant de la Semois, profondément marqué par les paysages et les traditions de son terroir.
L’artiste a choisi de représenter une hache géante taillée dans le schiste ardoisier, matériau emblématique de la région.
Au pied du monument, un extrait de Paul Verlaine, qui séjourna à Paliseul, rappelle l’attachement de la commune au poète :
« Au pays de mon père… » (Amour, 1888)
La sculpture prend tout son sens lorsqu’on la replace dans le contexte de Paliseul à l’époque de Verlaine. Vers 1880, le bourg, chef-lieu de canton, compte environ 1 100 habitants. La majorité vit de l’agriculture et de l’exploitation forestière, tandis que de nombreux artisans animent la vie locale : charrons, bourreliers, charpentiers, maçons, forgerons, maréchaux-ferrants, tanneurs, cordonniers, sabotiers… sans oublier les bouquiniers, bouchers, horlogers, aubergistes et cabaretiers.
Cette effervescence artisanale et ce lien vital à la forêt sont au cœur de l’identité de Paliseul. En érigeant cette hache monumentale, Jean-Paul Couvert rend hommage à cette histoire, à cette culture et à ce patrimoine qui façonnent encore aujourd’hui l’âme du village.
On raconte que le Bourgmestre de l’époque, Jean-Pol Hannard, aurait lui-même choisi ce symbole de la hache, représentant la richesse forestière de Paliseul 🌲🪓.
Il y aurait fait graver la lettre H, un choix loin d’être anodin, puisque cette initiale rappelle aussi son propre nom de famille : H comme Hannard.
Une simple coïncidence, un clin d’œil bien pensé ou une volonté affirmée ? À chacun d’y croire 😉