À Maissin, petit village de la commune de Paliseul, le cimetière militaire franco-allemand Pierre Massé rassemble les dépouilles de milliers de soldats tombés le 22 août 1914, lors de la terrible bataille qui coûta la vie à plus de 9 000 hommes en une seule journée. Ce lieu de mémoire, inauguré dans l’entre-deux-guerres, est marqué par plusieurs monuments, dont un particulièrement évocateur : le monument en hommage aux soldats bretons et vendéens.
Ce monument se situe à côté du calvaire breton du XVIᵉ siècle, transféré en Ardenne dans les années 1930 pour perpétuer le souvenir des régiments bretons décimés à Maissin. L’ensemble rappelle que nombre de combattants envoyés sur le front belge en août 1914 venaient de Bretagne et de Vendée, et tombèrent loin de leur terre natale.Sur le monument est gravé un poème en langue bretonne, un élément rare et hautement symbolique, qui renforce le caractère identitaire et régional de cet hommage. Ce choix traduit la volonté des associations d’anciens combattants et des familles de ne pas oublier l’ancrage culturel de ces soldats, morts pour la France sur un sol étranger.
La date exacte de l’inauguration a fait l’objet de discussions parmi les témoins et chercheurs locaux.
Quelle que soit la date précise, l’érection de ce monument s’inscrit dans le vaste mouvement mémoriel des années 1920-1930, qui vit naître en Belgique et en France de nombreux lieux de recueillement liés aux pertes de 1914.
Encore aujourd’hui, le monument reste un symbole fort du lien entre la Bretagne, la Vendée et les Ardennes belges. Il rappelle le sacrifice de ces jeunes soldats venus de l’Ouest de la France et tombés dès les premiers jours de la Grande Guerre. Le cimetière Pierre Massé, où Français et Allemands reposent côte à côte, attire régulièrement des visiteurs : familles de soldats, passionnés d’histoire, mais aussi délégations bretonnes venues honorer la mémoire de leurs ancêtres.